CTM

Le temps des gitans

C’est l’histoire d’une usine spécialisée dans le métal qui voulait se refaire une beauté. L’histoire d’un photographe, Stéphane Bahic, qui entrevoit derrière leur commande photographique, un besoin de mise en scène plus vaste. L’histoire d’un travail d’éditorialisation des images, dont l’équation liant l’infiniment petit, le savoir-faire et l’outil, offre un arc-en-ciel étincelant de couleurs, de trognes et de passions.

CTM ne présentait pas vraiment à la base les meilleures conditions pour créer un projet tiré à quatre épingles. Experte de la pièce métallique de précision, en petite quantité, ajustée au quart de millième de micron près, on pensait arriver dans un environnement maîtrisé, on pensait pouvoir manger par terre, on pensait devoir passer charlottes, chaussons et combinaisons intégrales et balancer du selfie sur Instagram en rigolant.

La vérité, c’est qu’on était plus près de la grotte d’Underground d’Emir Kusturica. Tout l’enjeu résidait donc à garder une dimension documentaire, sans faire l’aveu d’un outil de production diamétralement opposé à ce qu’il enfante. Faire soi-même le mélange des couleurs, comme invite à le faire Francis Cabrel dans la cabane du pêcheur (pardon). On a suivi les conseils de ce moustachu un peu ringard mais plein de ressources, en ajoutant le mélange des formats, qui laissent apparaître ou font disparaître le temps d’un feuilletage savoureux, les rencontres émouvantes entre mécaniques et humanités. Puis on a emballé la came dans une couverture de métal en mode futuriste italien. Bref, l’art du détournement.

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