Théâtre de la Bastille

Rien n’arrête la culture

Personnellement, j’adore lire Jean-Marie Hordé directeur du Théâtre de la Bastille penser son métier, sa mission, autant défenseur qu’attaquant pour protéger contre vents et marées l’œuvre d’art, théâtrale ou chorégraphique.

Toujours au front, ce directeur légendaire n’appartient heureusement pas encore à l’Histoire, même si le blanc immaculé de ses cheveux et son élégance d’un autre âge pourraient donner envie à certains de le pousser vers la pratique exclusive de la lecture au coin du feu. Il a dû en voir passer, des vertes et des pas mûres, depuis tout ce temps. Mais je doute qu’il se soit un jour attendu à voir la porte de son théâtre bloquée de l’extérieur pas un virus dévastateur.

Sirotant ses formules choisies dans ce grand moment d’incertitude, le « Bien commun » qu’est la culture, la nonprofitabilité de l’œuvre par « son adresse minoritaire », « l’enrichissement sensible de chacun devant l’œuvre de son choix apte à le déplacer », je redécouvre avec enchantement les tentatives que nous avons mises en encre pour prolonger graphiquement ces propos aussi sensibles qu’inquiets. Aux manettes de ses algorithmes fous, Ivan Murit a fait s’épanouir, pour chaque spectacle, des motifs aux allures végétales, qui malgré leur destinée irrémédiablement déterminée par des séries de 0 et de 1, parviennent à nous faire entrevoir l’unique, le singulier, l’inattendu. Paradoxe aux charmes poétiques évidents, l’art se nourrit de tout, d’un algorithme imparable comme d’une pandémie incurable, donnant ainsi l’espoir que rien ne pourra jamais définitivement l’arrêter.

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