La Sauvegarde de l’Art Français (SAF) œuvre à la protection du patrimoine national. Pas le grand patrimoine tapageur qui s’impose à tous, mais plutôt le petit patrimoine, celui qui passe trop fréquemment sous les radars du grand public. Forte de ses 100 ans d’activité, la fringante fondation multiplie les initiatives et nous convie chaque fois à participer à l’aventure. Désireuse de valoriser le patrimoine vernaculaire en donnant la parole à des experts, elle a lancé Patrimonial, une revue annuelle éditée avec les éditions du Patrimoine, dont chaque numéro s’intéressera à une typologie spécifique du patrimoine. Son premier opus explore la diversité du patrimoine portuaire breton. Des articles fouillés abordent toutes les facettes du bâti portuaire (comment s’organisent les ports, qu’est-ce qui les constitue, comment sont-ils conservés, qu’est-ce qui caractérise la vie maritime d’hier et d’aujourd’hui, etc.). Nous nous sommes appuyés sur la richesse de ces contenus pour créer une maquette sur-mesure, à la fois épurée et soignée, qui donne la part belle aux images. Romain Bassenne a réalisé un vaste reportage photographique, arpentant la Bretagne du nord au sud, à pied et en bateau, et les illustrations didactiques de Jeremy Perrodeau enrichissent le propos.

Une revue aussi belle que savante, à mettre entre les mains de tous les amoureux du patrimoine, qu’ils aient ou non le pied marin.

Le musée de la musique de Paris détient un fonds d’instruments d’Asie, d’Afrique, d’Océanie et des Amériques qui s’est agrandi au fil du temps, jusqu’à devenir l’un des plus importants au monde. L’espace qui lui est consacré, aujourd’hui hermétiquement séparé du parcours permanent et situé à la toute fin du musée, s’avère inadapté pour répondre aux défis de valorisation que soulève ce fonds. Pour changer de paradigme et emmener cette collection de musique du monde vers les musiques du Tout-monde (pour reprendre le concept développé par Édouard Glissant), le Philharmonie souhaite repenser ses espaces et créer des connexions avec les autres collections.

Un projet passionnant, traduit dans un appel d’offre auquel nous avons répondu avec les architectes de chez Projectiles, comparses réguliers que nous avons côtoyés sur plusieurs beaux chantiers (Atelier du parfumeur, Odyssée sensorielle, Scent Fiction, Mode et parfums…).

Plusieurs visites des lieux et autant de réunions plus tard, nous avons envoyé, fébriles, notre proposition qui allie sobriété et élégance (si si), souplesse d’accrochage et grande modularité, le tout intégrant des critères d’éco-conception. Celle-ci a fait mouche ! Alors on prend quelques jours pour s’en réjouir et on se remet au travail.

Quand une loi importante va être votée, il n’est pas rare – euphémisme – que des organismes de tout bord essaient de faire valoir leur point de vue, histoire d’influencer les discussions en cours. C’est ce qu’on appelle dans le jargon le lobbying. Un peu comme quand vos gamins vous attirent doucement mais sûrement vers le rayon patin à roulettes du supermarché.

Vu les missions poursuivies par le Syndicat des énergies renouvelables, on apprécie qu’il ne déroge pas à la règle chaque fois qu’une loi sur l’énergie frôle les bancs de l’Assemblée. C’est ainsi que depuis plus de 10 ans, on s’attelle régulièrement à la mise à jour de leur feuille de route adressée aux parlementaires pour défendre le bout de gras des énergies vertes. Un livre blanc, mais dans une maquette en couleur, rehaussée de datas et de graphiques ultra lisibles, de typos bien sous tout rapport et d’une couverture joliment illustrée par Laurent Moreau, qu’il renouvelle chaque fois avec une belle énergie.

Ce n’est pas tout d’adopter une stratégie sur 5 ans, encore faut-il le faire savoir. L’association au service de l’emploi des personnes en situation de handicap l’a bien compris, c’est pourquoi elle nous a mandatés pour créer les supports de communication qui lui permettront de diffuser largement les grands axes de sa stratégie. Au menu, une vidéo mêlant d’astucieuses animations typo et des photos de reportage qui humanisent le propos, surmontée d’une voix off résumant l’essentiel des temps forts de leur projet stratégique. En entrée et en dessert, on retrouve de multiples plaquettes reprenant le plan stratégique complet, une version courte dudit plan et les infographies élaborées à partir de leurs chiffres clés. Le tout est servi avec les ingrédients de leur identité visuelle, qu’on a récemment rendu compatibles avec les règles d’accessibilité les plus affûtées, afin d’offrir le meilleur niveau de lisibilité possible à tous les publics.

Non content de flirter toujours plus dangereusement avec le mur du son, le musicien Erwan Keravec multiplie les formes immersives. Sa dernière création, époust-soufflante s’attaque à un monument de la musique minimaliste américaine, In C de Terry Riley (1964), et réunit sur scène 20 sonneurs répartis en cercle sur autant d’estrades. Par sonneurs, il faut entendre joueurs de cornemuses, de veuzes, de bombardes, de binious, de trélombardes et de bombardes barytons, ce dernier instrument ayant été spécialement développé pour le projet (la torture est un art savant). Il aurait pu s’arrêter là, mais non, il a voulu en faire un disque, et nous, beaux joueurs et bons amis, nous n’avons eu d’autre choix que de lui faire une pochette et un livret, à la hauteur de cette troublante plongée en eau celtique.

Ancien typographe de l’Atelier, Malou Verlomme vient d’inaugurer sa fonderie DOUBLE ZÉRO. Ce dessinateur de caractères qui a collaboré avec tout le gratin margien de la typo (Clément Charbonnier-Bouet, Yoann de Roeck, Mathieu Réguer, Julien Priez…) a travaillé quelques années à Londres pour la fonderie Monotype avant de revenir en terre gauloise. DOUBLE ZÉRO propose pour l’instant deux grandes familles de typo, l’Hypercube et la Wagram, développées dans tous les sens et pour tous les usages, et disponibles sous licence commerciale et non commerciale. Double chapeau !

Côté bons plans qui sentent (le cadeau sous) le sapin, Nez organise sa braderie le 30 novembre de 17h à 20h30 au 29, rue des Orteaux (Paris, 20^e). Vous y trouverez des livres, des box, des parfums et des prix d’amis. Enfin, la Fonderie de l’Image (à Bagnolet) accueille les Puces de l’Illu le 2 et 3 décembre, avec 130 exposants : éditeurs, illustrateurs, imprimeurs, tatoueurs, galeristes, libraires indépendantes…