Le logotype avait besoin d’être modernisé : on conserve, tout en l’épurant, la représentation de la façade de l’opéra – rappel tangible du bâtiment, qui sera soustrait au regard des passants durant les travaux – et on en fait le point de départ d’un nouveau langage formel et ludique. Ciseaux à la main et tangram en tête, on découpe sa surface en de multiples formes géométriques, qui composeront les affiches des spectacles de la saison. Combinaison de formes abstraites pour les concerts, ajout au centre d’un motif figuratif pour distinguer les opéras. Après de multiples recherches, on a trouvé le bon dosage des couleurs et des formes, qu’on déroule dans la brochure de saison et dans les différents supports de communication. Alors, Orphée et Eurydice en 2 triangles et 3 rectangles ? Vous avez 1 heure.

L’opéra ne compte pas souffler ses bougies mezza voce. Au contraire, il prévoit une armada d’événements festifs qui vous laissera bocca chiusa toute la saison prochaine. Happy days pour les enfants, bal pour les plus grands, opéra games, concerts du mercredi à prix riquiqui… Une programmation bien garnie pour laquelle Marge Design a aussi vu les choses en grand. Les visuels de saison sont signés du maestro Alexis Jamet, qui cultive l’évanescence comme personne, et les événements jeune public sont illustrés par la plume poétique de Laurent Moreau. Outre l’épaisse brochure du programme de saison aux lignes bellissime, Marge réalise pour l’opéra affiches, kakémonos, motion design, programme court et tutti quanti.

Après 3 ans de rénovation, un chantier ô combien important restait à lancer pour le TTA : une refonte partielle de l’identité graphique du théâtre, et la conception des visuels de saison, de réouverture et d’inauguration.

Destinés à introduire tout à la fois la réouverture du théâtre et la saison à venir, les visuels explorent le champ lexical du renouveau et de l’horizon, en faisant la part belle à la perspective. La façade stylisée du TTA rayonne au centre, portes grandes ouvertes pour le retour tant attendu de son public.

Les principes de composition, inspirés des vieilles affiches de théâtre couplés à la typographie Plaak, permettent de créer un système identitaire éloquent, promesse d’une réjouissante réouverture.

En 160 pages, ce numéro interroge justement la notion de temps : celui de la fabrication d’un parfum, qui jongle entre le temps long de la nature et le temps court du marché et de la mode, mais aussi le temps qui nous revient en mémoire, au détour d’une odeur, alors qu’on le croyait à jamais perdu. Dialogue entre une historienne et un chercheur en neurosciences, reportages sur l’art de reconstituer les parfums d’autrefois ou encore sur les méthodes permettant de fixer une fragrance dans la durée… Le temps des odeurs est analysé dans ses moindres replis. Mais ce n’est pas tout : la revue s’intéresse également aux odeurs du cuir, à celles des animaux domestiques, de la cuisine fermentée ou encore au parfum de James Bond, le tout généreusement illustré par Arthur Bonifay, Clément Charbonnier Bouet, Morgane Fadanelli, Jul Quanouai et Erwann Terrier.
Un pot-pourri magistral pour le plus grand plaisir des lecteurs, qu’ils soient ou non parfumophiles. Pour l’acheter, c’est ici.

Avec presque 50 ans d’existence au compteur, la RGN (pour Revue générale nucléaire) est LA revue de référence sur l’énergie nucléaire en France. Marge Design pilote l’aspect graphique de la publication depuis 2018. Cinq ans déjà. Il était donc temps de repenser l’objet et de lui donner toutes les caractéristiques d’une GRANDE revue : pagination augmentée de 16 pages, changement de fabrication (adieu les agrafes, bienvenue le dos carré collé), nouveau papier pour un rendu plus qualitatif, ajout d’un portfolio qui fait la part belle aux grandes images et aux reportages fouillés. En revanche, pas touche aux couvertures colorées et décalées, qui signent l’identité de la revue.

La très riche exposition « Louis XVI, Marie-Antoinette et la Révolution », qui se tient actuellement aux Archives nationales, éclaire brillamment la courte mais décisive époque coincée entre la révolution de 1789 et la chute de la monarchie. Une immersion historique intelligemment scénographiée par Græphème, avec notre consœur Camille Guitton aux manettes de toute la partie graphisme (mention spéciale aux très belles cartes et infographies qui ponctuent l’exposition). Parmi les nombreux documents exposés, on découvre les fameuses lettres d’amour enfin décryptées de Marie-Antoinette et du comte Fersen (mais chut, on n’en dit pas plus) ! Et devinez le prix du billet ? Rien. « Rien », c’est aussi ce qu’on peut lire à la date du 14 juillet 1789 dans le journal de Louis XVI, exposé au rez-de-chaussée.

Pour un autre type d’immersion, musicale cette fois, tendez l’oreille et le cœur à Tsuzamen, le dernier album du Sirba Octet. « En écoutant Tsuzamen, je pense à tous les murs que ces notes traversent, aux cultures

yiddish, tziganes, arméniennes… qui entrent ici dans un dialogue bouleversant. Comme dans une expérience mystique, cette conversation est un au-delà du langage », dixit Delphine Horvilleur (femme rabbin, également auteure et philosophe). Ils sont actuellement en tournée, alors ne les ratez pas ! Toutes les dates sur leur site (signé Travers Media).