Délaisser l’écran d’ordinateur et retrouver la spontanéité du geste, la vitalité du pinceau courant sur le papier : c’est une expérience salvatrice, à laquelle Mathieu Chévara, le tenancier de notre auguste taverne, s’est prêté ardemment ces derniers temps. Pour des raisons qui sont les siennes, il a accosté à Los Angeles au printemps 2024, avec comme compagnons de route et de déroute son carnet à dessin et son pinceau japonais. Tous les trois, ils ont pris leurs quartiers dans plusieurs coffee shops de la ville, y croquant jour après jour l’âme des clients, ceux de passage et ceux de toujours.
À la manière d’un anthropologue graphique, il a couché sur le papier plus de 3 000 visages, rendant à chacun une image d’eux-mêmes inédite. Plusieurs centaines de pages de ses carnets reflètent ainsi un réseau social d’un genre paradoxalement nouveau : la vraie vie.
Offerts aux regards de leurs protagonistes, ses dessins ont donné lieu à une exposition à ciel ouvert toujours visible à Junction, Sunset Bd, Los Angeles, en attendant un show plus officiel en cours d’organisation à Little House, l’élégante galerie de Dries Van Noten à Beverly Hills. Stay tuned.
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